🗓 Février 2025
Depuis des années, la SONELEC, chargée de la production et distribution de l’électricité aux Comores, peine à fournir un service stable. Mais un autre acteur crucial subit aussi les conséquences de cette crise : la SONEDE, responsable de l’approvisionnement en eau potable. Lorsque la SONELEC coupe le courant, la SONEDE ne peut plus pomper l’eau. Résultat ? Des coupures d’eau massives viennent s’ajouter aux délestages d’électricité.
Le plus ironique dans cette situation, c’est que la SONEDE n’a jamais anticipé un tel scénario. En 2025, elle découvre enfin ce que tout le monde savait déjà : pour pomper de l’eau, il faut de l’électricité… et quand l’électricité disparaît, l’eau aussi.
Plutôt que d’avoir investi depuis des années dans un système d’alimentation énergétique autonome pour ses stations de pompage, la SONEDE a attendu que la situation devienne catastrophique avant de publier un appel d’offres pour l’achat de groupes électrogènes.
"Nous lançons un appel d’offres pour acquérir des groupes électrogènes afin d’assurer
la continuité de l’alimentation en eau potable, malgré les délestages de la SONELEC."
— Communiqué de la SONEDE, février 2025
Oui, en 2025, on découvre que l’eau et l’électricité sont liées. Une prise de conscience tardive qui démontre l’absence totale de planification et de résilience dans la gestion des infrastructures essentielles du pays.
Si les groupes électrogènes sont une nécessité pour pallier les délestages, ils sont surtout devenus le meilleur moyen pour détourner des fonds publics.
Le gouvernement comorien prévoit d’acquérir de nouveaux groupes électrogènes et transformateurs pour la SONELEC, une décision qui, comme chaque année, soulève de nombreuses interrogations.
"À chaque ramadan, les magiciens de l’État sortent leurs lapins blancs :
des groupes électrogènes à coût de milliards. Mais rien ne change."
— Observateur politique
Le schéma de corruption autour des groupes électrogènes est bien connu :
Entre 2016 et 2025, la SONELEC a acquis 11 groupes électrogènes pour un total de 10 milliards de francs comoriens. Malgré cet investissement, le pays est toujours plongé dans l’obscurité.
Ce cycle infernal de corruption fonctionne à merveille :
Et désormais, la SONEDE entre dans la danse, lançant son propre appel d’offres pour acheter des groupes. Un jackpot pour ceux qui orchestrent ces transactions.
Face à cette situation absurde, des solutions existent, mais elles nécessitent une volonté politique réelle :
"Les groupes électrogènes sont une fausse solution à un vrai problème.
La seule issue est une refonte complète du modèle énergétique comorien."
— Expert en énergie
Aux Comores, les infrastructures essentielles comme l’eau et l’électricité sont devenues des armes politiques et financières. La SONELEC et la SONEDE, au lieu de collaborer, sombrent ensemble dans l’inefficacité et la corruption.
💡 Sans une réforme radicale, les Comoriens continueront de payer… pour des coupures.