Trois Milliards Investis… mais Toujours Pas d'Électricité
🗓 23 août 2024
Les Comores continuent d’être plongées dans le noir, malgré trois milliards de francs comoriens (soit plus de six millions d’euros) officiellement dépensés pour la révision des groupes électrogènes. Les délestages sont plus créatifs que jamais, et certaines villes vivent désormais au rythme d’un calendrier lunaire inversé : électricité la nuit, obscurité le jour.
À Moroni, même les entreprises s’adaptent : elles ferment à midi faute de courant. SONELEC, toujours dans l’innovation, continue de révolutionner l’art de payer pour un service inexistant.
🔋 Six Groupes Électrogènes en Détresse, Entre Livraison Partielle et Mauvaise Gestion
En réalité, six groupes électrogènes nécessitent une révision urgente depuis plusieurs mois :
- ⚠ Deux groupes de la centrale de Voidjou
- ⚠ Deux groupes de la centrale de Itsambouni
- ⚠ Un groupe de Foumbouni
- ⚠ Un groupe de Mitsamiouli
Mais bonne nouvelle : d’après un cadre de la SONELEC, toutes les pièces de révision sont arrivées. 🎉 Mauvaise nouvelle : selon une autre source, seule une partie des pièces a été livrée. ❌ En d’autres termes, on a tout, sauf l’essentiel.
"Nous avons tout acheté. C’est aux techniciens de faire les révisions. S’ils ne le font pas, c’est leur faute !"
— Un cadre de la SONELEC, déresponsabilisation niveau expert
De son côté, une autre source beaucoup plus fiable affirme que les pièces essentielles, comme les cylindres, ne sont même pas encore arrivées. Du coup, impossible d’effectuer une vraie révision… sauf si on veut faire du rafistolage.
"Le groupe électrogène de Foumbouni est défaillant. Il pouvait produire 1600 volts, maintenant il peine à atteindre 600 volts.
C’est un problème de révision. Voilà pourquoi il y a des coupures incessantes dans la zone de Pimba."
— Un technicien (et victime) de la SONELEC
⚙️ Un Comité Technique pour Surveiller… mais Pas Réparer
Face à la catastrophe énergétique en cours, le ministre de l’Énergie, Aboubacar Saïd Anli, a mis en place un comité technique ad hoc au sein de la SONELEC. Sa mission ? Superviser les opérations de révision et assurer la livraison des pièces. Ce que ce comité ne fait pas ? Réparer les groupes.
📄 Ce que fait ce comité :
- 📌 Vérifier que les rapports sont bien écrits.
- 📌 Confirmer que des factures ont bien été envoyées.
- 📌 Pointer du doigt des "problèmes techniques" sans apporter de solutions.
- 📌 Ajouter une couche supplémentaire de bureaucratie.
"Nous avons demandé une garantie sur les pièces avant de les utiliser, ce qui est normal.
Mais, on a acheté des pièces chez plusieurs concessionnaires différents… donc certaines pièces ne sont pas compatibles entre elles."
— Un employé de la SONELEC face à un énième problème
💡 Conclusion : SONELEC, ou l’Art de Dépenser Sans Résultat
Alors que trois milliards de francs ont été engloutis dans la révision des groupes électrogènes, les Comoriens continuent de vivre au rythme des coupures. Récapitulons la situation :
- ✔ Six groupes électrogènes à l’agonie, faute d’une révision correcte.
- ✔ Des pièces de rechange livrées… partiellement, et parfois incompatibles.
- ✔ Un comité technique qui supervise… mais qui ne répare rien.
- ✔ Des techniciens laissés sans matériel essentiel.
- ✔ Des coupures toujours plus longues et aléatoires.
Le plus ironique ? Le département communication de la SONELEC a refusé de donner des explications. Peut-être parce qu’il n’y en a aucune valable.
"On pourrait écrire un manuel de gestion de crise… en listant tout ce qu’il ne faut pas faire."
— Un analyste énergétique
SONELEC : Trois milliards dépensés… et toujours pas d’électricité.
